Nath fireman is back [Nath]

Je coupais le contact de la voiture et fixais le grand aéroport quelques secondes avant d’être interrompue dans ma contemplations par les cris, ou plutôt les hurlements de Rose qui exigeait que nous allions retrouver « papa ». J’esquissais un léger sourire avant de me décider à lui obéir plutôt que de rêvasser bêtement en observant le bâtiment à travers le pare-brise. La vérité était que j’appréhendais un peu de retrouver Nath alors je tentais de perdre un peu de temps bêtement. D’un côté j’étais impatiente de le revoir et de pouvoir le toucher de nouveau mais de l’autre je me doutais que notre relation serait toujours aussi compliquée qu’avant son départ. Nos conversations internet s’étaient avérées être très pauvres en informations : heureusement, Rose avait eu la chance d’en obtenir beaucoup plus que moi et me racontait régulièrement les détails de ses discussions avec son père. Pour être franche, je me demandais toujours combien de temps encore allait durer cette mascarade. Quatre mois supplémentaires s’étaient écoulés et je ne voyais toujours pas d’améliorations entre nous deux. Au fond, je savais que la période suivant son retour à la maison serait définitive pour mon mari et moi dans la mesure où ni lui, ni moi ne souhaitions continuer d’entretenir une relation où la communication était quasiment rompue depuis des lustres.

J’inspirais profondément tout en bloquant mon regard sur les immenses portes avant de me décider à aller chercher ma fille qui s’impatientait toujours à l’arrière de la voiture. Je lui ordonnais de me serrer correctement la main et nous nous mîmes en route vers l’intérieur de l’aéroport. J’inspectais les nombreux panneaux numériques afin de vérifier à quelle porte j’étais censée récupérer Nate et me dirigeais vers celle-ci une fois certaine de ne pas me tromper. Après avoir marché quelques minutes, nous pénétrâmes dans le grand SAS où les voyageurs étaient censés arriver après avoir récupérer leurs valises et me hissais sur la pointe des pieds pour espérer voir quelque chose.

Après quelques minutes de patience la silhouette de mon mari se dessina enfin dans l’embrasure de la porte et notre fille se rua aussitôt dans ses bras à peine quelques secondes après qu’il eut franchi la petite arche. Je ne pu m’empêcher de rire doucement tout en observant cette jolie petite scène où le père de ma famille déposait des tas de bisous dans le cou de cette dernière qui riait de bon cœur. Plusieurs minutes furent nécessaires afin que Rose et Nath puissent se retrouver comme si se le devait, mon mari serra ensuite doucement la petite main de notre bébé dans la sienne avant de s’avancer vers moi doucement. Je lui adressais un petit sourire et accueilli volontiers son baiser contre mes lèvres.

Le voyage s’est bien passé ? Demandais-je histoire de brisé un peu la glace

Je scrutais pensivement l’extérieur de l’avion en songeant que j’en avais presque oublié à quel point l’Amérique pouvait être impressionnante. J’avais passé plusieurs semaines dans un lieu quasi désertique sans autre chose que des petits cabanons isolés entre deux arbres. J’avais presque perdu l’habitude de toutes ces infrastructures plus grandes les unes que les autres, je me demandais d’ailleurs comment faisait ceux qui partaient plusieurs années et qui revenaient ensuite aux Etats-Unis. Je lançais un regard à Rick qui m’avait accompagné sur le retour qui lui contrairement à moi semblait plutôt à l’aise avec ce nouvel environnement. Il avait déjà fait plusieurs missions humanitaires j’imaginais donc que c’était plus facile à appréhender quand on avait déjà fait plusieurs voyages du genre.

Je resterais la hanse de mon sac sur mon dos et suivi le flot de personnes qui s’élançaient vers les portes de l’aéroport. J’étais d’ailleurs soulagé de pouvoir remettre les pieds aux Etats-Unis après les délires de notre nouveau président sur les voyageurs provenant des pays africains. Je poussais un long soupire en présentant mon passeport à l’agent de la douane et fixais pensivement les alentours. Une fois que je fus autorisé à passer la petite porte je saluais une dernière fois Rick et m’empressais de travers les couloirs pour rejoindre ma petite famille.

Ni une ni deux j’aperçus la petite frimousse de Rose qui accourait vers moi visiblement très heureuse de me retrouver, j’esquissais un grand sourire et attrapais ma fille pour la serrer contre moi. J’étais tellement heureux d’être de retour pour pouvoir à nouveau passer des moments avec elle. J’avais beaucoup souffert de notre éloignement et je regrettais d’être parti aussi longtemps malgré le fait que ce soit pour une bonne raison. Après ce voyage je réalisais d’autant plus à quel point nous pouvions avoir de la chance de vivre dans un pays qui permettait un accès facile aux soins et à la nourriture ce qui nous permettait d’avoir une petite fille en bonne santé.

Après plusieurs bisous et câlins je marchais en direction de Phoebe, je déposais mes lèvres sur les siennes et la fixais tandis qu’elle me demandait comment c’était passé le voyage.

Oui c’était long mais j’ai pu me reposer un peu au moins constatais-je simplement. Et toi ça va ? L’interrogeais-je tandis que Rose me demandait si j’avais vu Tarzan là-bas étant donné que Noah l’avait informé que Tarzan vivait au Congo.

Je hochais légèrement la tête lorsque Nate m’assura que son vol s’était bien déroulé malgré le temps de vol plutôt important. J’imaginais bien que ce genre de voyage ne devait pas être de tout repos : entre le décalage horaire, les heures passées à bord d’un avion et le climat, je voulais bien comprendre que mon mari puisse être un peu exténué. J’étais néanmoins très heureuse qu’il soit enfin rentré, j’avais hâte que nous puissions reprendre notre petite vie de famille. Pendant quatre mois, j’avais eu l’impression d’être devenue une maman célibataire et pour être honnête je n’aimais pas beaucoup ça. J’étais d’autant plus satisfaite du retour de mon mari dans la mesure où il pourrait reprendre sa place, lui qui adorait jouer avec Rose allait être servi puisqu’elle était très en demande de ce côté-là. En ce qui me concernait j’avais un peu l’impression d’avoir fait une overdose de jouets…

Tant mieux alors parce que tu as déjà une montagne de nouveaux jeux qui n’attendaient plus que toi à la maison. L’informais-je quelque peu amusée. Ça va, je suis contente que tu sois là. Murmurais-je doucement.

Encore une fois, tout ce que j’espérais c’était que notre relation puisse évoluer et aller au-delà d’un simple baiser sur les lèvres. J’aurais préféré qu’il me sert contre lui et me révèle combien j’avais pu lui manquer mais premièrement ce n’était pas vraiment dans les mœurs de Nath d’être aussi romantique et deuxièmement je supposais qu’il allait nous falloir un peu de temps avant de franchir l’étape du câlin. Je retins un léger soupire et baissais machinalement le regard vers ma fille qui s’excitait dans tous les sens en demandant à son père s’il avait pu avoir la chance de rencontrer Tarzan. Je levais les yeux au ciel en apprenant que Noah avait mis cette idée dans la tête de Rose et ne pu m’empêcher de pouffer discrètement avant de me baisser au niveau de ma blondinette.

Tu sais mon cœur, tout ce que tonton Noah te raconte n’est pas forcément bon à retenir. Tarzan est un homme très occupé, comment veux-tu que papa ai pu avoir l’occasion de le voir ? L’interrogeais-je tandis qu’elle inclinait curieusement la tête sur le côté.

Elle fit alors la moue en déclarant que ce n’était « pas grave » et enchaîna en informant son père qu’elle devait lui raconter « tout pleins de choses » et lui montrer tous les dessins qu’elle avait dessiné de lui parmi les lions et les éléphants. Je me souvenais parfaitement de chaque dessin de Rose, à chaque fois elle illustrait son père auprès d’un animal sauvage et j’étais toujours autant épatée de voir comme elle le considérait comme son héros à elle, au fond je me doutais que toutes les petites filles admiraient leur papa de la même manière mais c’était quelque chose de très attendrissant.

J’esquissais un léger sourire et lançais un regard à ma fille quand Phoebe me fit remarquer que j’allais avoir besoin de tout le repos que j’avais réussi à emmagasiner durant le trajet pour jouer avec ma fille en rentrant. Rose se mit aussitôt à sautiller dans tous les sens en me demandant si nous pourrions jouer avec les lego que son oncle lui avait offert, j’hochais vivement la tête très heureux de pouvoir passer du temps avec ma fille. Phoebe m’informa qu’elle allait bien elle aussi et qu’elle était heureuse que je sois là, j’hochais doucement la tête et lui lançais un sourire que je voulais naturel tout en me sentant plutôt mal à l’aise. A vrai dire j’étais quelque peu gêné en ce moment précis, j’étais incroyablement heureux d’être de retour à la maison, mais les choses entre Phoebe et moi étaient toujours compliquées et je ne savais pas trop comment me comporter.

Même à des kilomètres de la maison l’amertume de cette affaire n’était pas passée, j’étais toujours très contrarié par rapport à tout ça et j’avais beau me dire que ça ne servait à rien de ressasser de la sorte je ne pouvais pas m’en empêcher. J’avais pensé que l’éloignement nous permettrait de revenir l’un vers l’autre naturellement, mais ce n’était pas du tout le cas bien au contraire, les choses étaient d’autant plus bizarres entre nous. Pourtant elle m’avait beaucoup manqué elle aussi, je m’étais senti très seul le soir dans mon lit sans pouvoir la serrer contre moi avant de m’endormir, mais maintenant que nous étions proches physiquement j’avais toujours la sensation que des kilomètres nous séparaient.

Je sortis de mes pensées et me concentrais sur Phoebe et Rose qui discutaient passionnément au sujet de Tarzan, le fait que je ne l’ai pas rencontré en semblait pas perturbé ma fille qui assurait avoir plein de choses à me montrer et à me raconter. Puis sans trop nous laisser le choix elle tira ma main en avant et se mis à marcher visiblement très pressée de rentrer à la maison. J’esquissais un sourire et me laissais embarquer tout en songeant que j’avais moi aussi très hâte de rentrer.

Comment va ta famille ? L’interrogeais-je. Tes parents se plaisent à Washington ? Ajoutais-je en songeant que ça faisait des mois que je n’avais pas parlé à un membre de la famille James autre que Phoebe.

Sans grande surprise, je n’eus pas vraiment de réponse venant de Nathanaël suite à mes petites « confidences ». Il daigna simplement me sourire comme pour faire bonne figure et notre échange concernant nos retrouvailles s’arrêta là. Je me pinçais nerveusement les lèvres et détournais le regard tout en tâchant malgré les faits de garder la tête haute. Cependant j’avais un peu de mal à accepter le fait qu’après quatre mois de séparation, la seule chose à laquelle j’avais droit venant de mon mari était un espèce de sourire pincé. À vrai dire, ce qu’il venait de se passer était assez humiliant vu de mon côté et rien que pour ça je devais reconnaître que j’étais assez curieuse de savoir ce qu’il pouvait bien lui traverser l’esprit en cet instant présent. Avec cette nouvelle affaire je me demandais une fois de plus s’il ressentait toujours quelque chose pour moi, si je lui avais manqué ou même s’il était conscient que nous étions toujours mariés.

Je retins alors un soupire tout en regardant Rose tandis qu’elle s’agitait autour de son père avec la ferme intention de le tirer vers la sortie sans tarder. De mon côté je me contentais de les suivre silencieusement et observais avec une certaine attention les personnes présentes dans l’aéroport. Des couples s’enlaçaient tendrement afin de fête leurs retrouvailles, des enfants s’enthousiasmaient d’avoir enfin pu revoir leurs grands-parents, des hommes et femmes d’affaires s’activaient nerveusement tout en maintenant leur téléphone vissé contre leur oreille et j’aurais pu encore continuer longtemps de décrire ce bal d’individus pressés mais Nath préféra choisir ce moment pour me demander comment allait ma famille et surtout si mes parents appréciaient leur nouvelle vie à Washington. Je me retins de lâcher un rire jaune et levais les yeux au ciel, quelque peu désespérée par la situation. Mes parents, sérieusement ?

Mis à part Shae qui n’est plus avec Jai, ils vont tous bien. L’informais-je simplement. Je crois que ma mère est épanouie avec son nouveau boulot, c'est mon père a plus de mal mais apparemment il s’est trouvé un job lui aussi. Aux dernières nouvelles il apporte des connaissances en matière de mécanique à des jeunes en difficulté dans des lycées de banlieue. Lâchais-je en arrivant devant la voiture.

Nate s’occupa de charger ses valises pendant que je m’occupais d’attacher Rose à l’arrière. Je lui tandis sa peluche préférée qu’elle s’empressa de serrer contre elle puis je rejoignis ma place derrière le volant avant de démarrer. Après un certain temps passé en voiture, j’aperçue enfin la tour dans laquelle nous vivions et m’empressais de me garer sur une place de parking libre. Cette fois mon mari fut forcé d’aller récupérer ses bagages tandis que je récupérais ma petite fille décidément très enthousiaste à l’idée que son père rentre enfin à la maison.

Ta sœur reste encore combien de temps là-bas ? Lui demandais-je finalement en traversant la route.

Phoebe m'informa rapidement que sa soeur n'était plus avec Jai, j’hochais doucement la tête tout en songeant que je m’y attendais plus ou moins depuis le retour d’Aaron, ce n’était qu’une question de temps après tout. A vrai dire je préférais nettement avoir Aaron comme beau-frère que Jai, ce dernier m’agaçait un peu et je n’avais pas vraiment de sujet de discussion avec lui. Au contraire j’appréciais beaucoup Aaron et puis trainer avec Aaron, Todd et Noah était vraiment quelque chose de sympa. Au sujet de ses parents Phoebe m’informa alors que sa mère se plaisait beaucoup à son nouveau job tandis que c’était plus compliqué pour son père qui malgré tout avait réussi à trouver un moyen de se reconvertir. Apparemment il donnait des conseils de mécanique dans un lycée de banlieue, j’hochais doucement la tête en imaginant très bien son père faire ce genre de choses.

On s’en doutait un petit peu après tout remarquais-je à voix haute. Ça veut dire qu’Aaron est de nouveau de la famille ? Parce que je préfère nettement trainer avec lui et Todd qu’avec l’autre armoire à glace constatais-je. Et puis ton père préférait Jai à moi, au moins avec Aaron je suis tranquille de ce côté affirmais-je légèrement amusé.

Je fus rapidement installé dans la voiture et c’est avec grand intérêt que je découvrais de nouveau la ville dans laquelle je vivais depuis des années. J’avais oublié à quel point il pouvait y avoir du monde dans les rues et combien les immeubles pouvaient être grands. J’étais néanmoins plus qu’heureux de retrouver mes quelques repères, j’en avais plus qu’assez de la chaleur et du soleil aveuglant qu’on pouvait retrouver sur le continent africain. Une fois arrivés près de notre appartement Phoebe me questionna au sujet de ma soeur et de son retour, j’attrapais mon gros sac et le passais sur mon épaule et saisis la petite main que me tendis Rose avant de la suivre dans l’entrée de l’immeuble.

Au moins trois semaines, elle doit attendre que la nouvelle équipe arrive pour que quelqu’un puisse la remplacer sur place affirmais-je simplement tandis que Rose voulait savoir si sa tante pourrait lui ramener un petit guépard pour qu’elle l’offre à Mae. Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée, Shae risque d’être très embêtée quand le guépard va commencer à grandir constatais-je sérieusement en fixant ma fille.

Je haussais simplement les épaules quand Nate remarqua que la séparation de Shae et Jai étaient un peu prévisible, avec le retour d’Aaron ma sœur s’était retrouvée quelque perturbée sentimentalement parlant mais depuis le départ celui qui était toujours son mari avait davantage eu ses chances que le boxeur. Premièrement parce qu’ils avaient vécu beaucoup de choses ensembles avant que le soldat ne disparaisse, deuxièmement parce qu’ils ne s’étaient jamais séparés et n’avaient encore moins divorcé et troisièmement parce qu’ils avaient eu un enfant ensemble et que ce genre de détail avait une certaine important dans la vie d’une maman. Dans tous les cas mon mari était curieux de savoir si Aaron faisait à nouveau parti de la famille, il espérait que je réponde à la positive étant donné que traîner avec Todd et Aaron l’enthousiasmait davantage que devoir se coltiner Jai. Pour finir, il ne tirerait que du bénéfice à ce qu’Aaron récupère sa place puisque mon père appréciant davantage Jai que tous les autres, Nath estimait qu’il avait plus de chances face à l’ancien militaire. Je ne pu m’empêcher de rire doucement et réalisais que toutes ses pensées tenaient la route après tout, le départ de Jai ne lui était que bénéfique.

Aaron n’a jamais vraiment quitté la famille, c’est le père de Mae alors je crois que ça lui a donné un espèce de passe-droit même s’il n’est plus vraiment en couple avec Shae. Réalisais-je pensivement. Je suis sûre qu’ils vont retomber dans les bras l’un de l’autre un de ces jours, ça ne me surprendra pas non plus. Ajoutais-je en souriant. Méfie-toi, depuis qu’il est revenu du royaume des morts, il est un peu plus chouchouté par mon père. Le prévins-je quelque peu amusée.

En réalité je n’étais pas certaine que mon père soit très chaleureux avec Nath à son retour, j’avais eu beau lui expliquer maintes et maintes fois que mon mari était parti pour le boulot mais mon paternel n’avait pas voulu savoir grand-chose à ce sujet. Lui qui était devenu très protecteur envers sa famille n’avait pas vraiment apprécier que Nate s’en aille de la sorte pendant si longtemps. Il partait du principe que l’ayant lui-même fait dans le passé, ce n’était pas forcément la bonne manière d’agir. Je m’étais contenté de soupire et de ne pas répondre, après tout il était borné alors je n’avais pas trouvé utile de me battre avec. D’ailleurs mon mari coupa le fil de mes pensées pour m’annoncer que sa sœur ne rentrerait pas avant trois semaines minimum histoire qu’elle ait le temps de se faire remplacer. Je hochais la tête tranquille et laissais un peu d’espace à ma fille et son père pour discuter tranquillement pendant que je déverrouillais les portes de l’immeuble.

Lorsque nous arrivâmes à notre étage, Nath et Rose étaient en train de débattre au sujet de si oui ou non nous pouvions accueillir un petit guépard puisque vraisemblablement ce n’était pas envisageable chez sa marraine. J’esquissais un léger sourire et secouais désespérément la tête tandis que ma fille continuait de négocier vainement en tirant son paternel vers l’intérieur de l’appartement.

Et voilà… Rien n’a vraiment changé, tu vois. L’informais-je en déposant les clés sur le meuble de l’entrée. Tu as faim ? L’interrogeais-je ensuite.

Phoebe me fit remarquer que malgré leur pseudo séparation Aaron n’avait jamais vraiment quitté la famille, certes, mais après tout il avait quand même été éloigné des repas de famille et tout ce genre de choses quand Shae ramenait l’autre. Bien évidemment le fait qu’il habite juste en face des James avait rendu la séparation un peu plus différente que ce qu’il était attendu normalement dans ce genre de situations. De toute façon les James avait toujours fonctionné de manière étrange, ils étaient plus un clan qu’une famille, ou alors une sorte de famille mafieuse. Monsieur et Madame James en étaient les parrains et ils décidaient du bon fonctionnement de leur organisation. Après tout Todd qui n’avait pas vraiment de lien de parenté avec eux avait une place toute faite parmi eux, il était même plus à l’aise que moi dans ces lieux.

Il faut dire que ta mère étant complètement fan de lui il est normal qu’il soit encore considéré comme un membre de la famille affirmais-je. Oui c’est certain, ils vont nous pondre un deuxième Mae ajoutais-je sur le même ton. C’est vrai ? Merde. Enfin ça risque d’être différent quand il va apprendre que ta soeur n’est plus avec Jai, il va avoir le coeur brisé terminais-je en plaisantant.

Une fois arrivés à la maison je m’empressais de scruter les lieux avec avidité en tachant de retrouver mes repères, il faut dire que pendant plusieurs semaines j’avais vécu en communauté, sans douche, toilette à moi et dans une grande chambre commune. J’avais soudain l’impression d’être dans un luxe incroyable et d’avoir un environnement bien trop grand pour nous trois uniquement. Phoebe me tira de mes pensées en me faisant remarquer que rien n’avait bougé, j’hochais doucement la tête et retirais mes chaussures calmement tandis qu’elle me demandait si je voulais manger quelque chose.

Tu m’as préparé le déjeuner ? La taquinais-je. Ça fait du bien de rentrer en tout cas assurais-je sincèrement alors que Rose s’éclipsait rapidement vers sa chambre pour me sortir tous les dessins qu’elle m’avait fait.

Je ne pu m’empêcher de rire de bon cœur quand Nath déclara que ma mère vouait un culte à Aaron depuis le départ et il n’avait pas tort à vrai dire. Depuis que Shae avait ramené l’ancien militaire chez nous pour la première fois, maman en était tombée raide dingue. A chaque fois que ce dernier faisait quelque chose de négatif ma mère était la première à venir prendre sa défense, enfin dans la limite du raisonnable parce qu’avant Aaron elle songeait toujours bien évidemment au bien-être de ses enfants. Après quoi je bloquais légèrement quand mon mari supposa qu’il pourrait très bien nous concevoir un deuxième bébé. J’avais beaucoup de mal à imaginer ma sœur avec un autre enfant, je la trouvais parfaite avec son fils mais j’étais un peu dubitative quant à sa volonté de vouloir agrandir sa famille.

Je suis d’accord, pas très objectif tout ça. Elle t’aime bien aussi, tu n’as pas grand-chose à lui envier… enfin pas trop. Le rassurais-je amusée. Shae avec un deuxième enfant ? J’ai des doutes là. Ajoutais-je en rigolant cette fois franchement. Oui… Pour le coup c’était à Jai que mon père vouait un culte, il a un don pour apprécier les gens idiots de toute façon. Soupirais-je.

Après quoi mon mari se moqua gentiment de moi en me demandant si je lui avais cuisiné quelque chose. Je me senti m’empourprer en réalisant que je n’étais même pas certaine que nous ayons encore grand-chose dans le réfrigérateur. J’étais vraiment la reine quand il était question de gaffer mais j’avais juste estimer que lui proposer à manger pourrait lui faire plaisir, enfin même s’il était chez lui aussi après tout. Nate m’affirma ensuite qu’il était content d’être rentré, je hochais la tête positivement tout en me doutant que retrouver son foyer après autant de temps en déplacement devait être reposant. Ma fille décida au même moment de s’éclipser dans sa chambre pour récupérer tous les jolis dessins qu’elle avait fait à l’intention de son papa.

J-Je non désolée… Je ne savais même pas de quoi tu aurais faim avec le décalage horaire. Rose avait envie de te faire un gros hamburger mais je me suis dit qu’il était peut-être un peu tôt pour ça. Reconnus-je amusée. J’imagine, alors comment c’était là-bas ? Vous avez bien travaillé ? M’intéressais-je ensuite tandis que Rose revenait en brandissant ces feuilles de papiers en l’air.

Phoebe était d’accord avec moi quand j’assurais qu’Aaron était le petit chouchou de sa mère, il faut dire qu’il n’y avait pas vraiment à débattre sur le sujet. Avant leur départ à Washington elle passait son temps à lui préparer des bons petits plats qu’elle lui apportait et elle était constamment en train de s’assurer qu’il ne manquait de rien. Ma femme remarqua que je n’avais néanmoins pas grand chose à envier à Aaron, j’esquissais un sourire en songeant que je trouvais que c’était très sympa de la part de sa mère de s’occuper de lui de la sorte. Après tout il avait vécu des moments difficiles ces derniers mois et ses parents habitant loin de New-York c’était bien que quelqu’un prenne soin de lui. Enfin il y avait Todd qui avait été très présent pour lui, mais ce n’était pas pareil. Du moins j’imaginais.

C’est chouette qu’elle se soit occupée de lui quand il est revenu, enfin je ne sais pas comment il l’a vécu lui mais bon assurais-je simplement. On verra bien ce qu’ils nous réservent constatais-je. Il m’aimait bien aussi avant… Quand je ne t’avais pas encore mis en cloque constatais-je pensivement.

J’esquissais un léger sourire quand Phoebe remarqua quand réalité elle ne m’avait rien préparé et qu’elle ne savait pas réellement ce qui pourrait me faire plaisir en raison du décalage horaire. A vrai dire j’étais encore barbouillé du voyage, j’avais plus envie de me poser tranquillement sur le canapé et de me reposer un peu, enfin surtout de prendre une douche. Mais je n’en n’avais pas vraiment l’opportunité parce que Rose revint rapidement les bras chargés de dessins en tout genre. Je m’accroupissais à sa hauteur pour analyser toutes ses oeuvres tandis que Phoebe me demandait comment les choses s’étaient passées là-bas et si nous avions bien travaillés.

C’est vrai que pour le moment je n’ai pas très faim, j’ai surtout envie de prendre une douche et de me poser un peu assurais-je en admirant le magnifique éléphant de Rose. Oui, enfin ce sont des expéditions qui s’écoulent sur des années donc je n’ai pas l’impression d’avoir fait grand chose, mais c’était une expérience. Ça fait voir les choses autrement, mais je préfère quand même mon boulot de pompier ajoutais-je en m’enthousiasmant de tout le confort que j’avais ici.

J’esquissais un léger sourire quand Nathanaël me confia avoir été plutôt épaté par l’attitude de ma mère après le retour d’Aaron. Il faut dire que maman était toujours la première à agir quand il était question de rendre service aux autres, j’imaginais qu’elle se serait comporté de la même manière si le père de ma fille s’était retrouvé dans cette situation. Ma mère avait vraiment bon cœur, de plus elle appréciait sincèrement l’ancien soldat alors elle s’était volontairement occupée de lui et j’imaginais qu’elle s’était chargé de tout ça avec plaisir. Mon mari me tira de mes réflexions lorsqu’il m’assura que nous verrions bien ce que Shae et Aaron allaient nous « réserver », je fis aussitôt les gros yeux en espérant qu’ils n’allaient rien faire de trop… perturbant. Nate termina enfin par remarquer que mon père s’entendait assez bien avec lui avant qu’il n’apprenne pour ma grossesse. Je haussais machinalement les épaules et notais qu’Aaron avait vécu la même chose en pire lorsque papa avait su que Shae était enceinte de Mae.

Ma mère a vraiment le cœur sur la main, certes elle apprécie beaucoup Aaron mais c’est dans sa nature d’aider les autres alors je ne suis pas étonnée qu’elle ait décidé de prendre soin de lui comme elle l’a fait. Elle se serait comporté de la même manière s’il avait été question de toi ou mêm de Todd. Affirmais-je en souriant. Oui enfin pas trop vite quand même, que j’ai le temps de me préparer. Assurais-je ensuite en lissant une mèche de mes cheveux. Le plus invraisemblable c’est qu’il est complètement fou de Rose alors qu’il t’apprécie un peu moins. Je crois qu’il n’aime pas trop voir ses filles toutes déformées, pourtant il devrait avoir l’habitude après la grossesse gémellaire de ma mère. Plaisantais-je.

Mon mari voulu ensuite me rassurer en m’annonçant qu’il n’avait pas vraiment envie de manger, il souhaitait juste se rafraichir à la salle de bain et se reposer du voyage. J’acquiesçais alors d’un air entendu même si tout ça devrait attendre un peu dans la mesure où notre fille était bien déterminée à lui montrer toutes ces œuvres. En ce qui concernait son voyage, il m’informa avoir la sensation de ne pas avoir vraiment pesé dans la balance étant donné que des tas de personnes se relayaient tout le temps pour faire avancer les choses. Il restait cependant satisfait d’avoir fait le déplacement jusque là-bas même s’il était assez impatient de pouvoir redevenir pompier.

Tant mieux alors, j’avais peur que tu finisses par te plaire là-bas. Remarquais-je à moitié amusée en repensant à la présence d’Erika. Bon en tout cas je n’insiste pas au sujet de la nourriture, je te laisse tranquille. En revanche pas sûre que Rose ait envie de te lâcher. Ajoutais-je en contemplant ma fille qui se plaisait à escalader son père tout en lui racontant sa vie en long, en large et en travers.

J’écoutais Phoebe m’assurer que sa mère avait vraiment le coeur sur la main et qu’elle avait toujours fait son possible pour rendre service à qui que ce soit. J’imaginais que c’était un bon point quand on était avocate et qu’on passait beaucoup de temps à défendre des gens. A présent qu’elle était sénatrice elle devait sûrement être persuadée de pouvoir faire des choses bien à son échelle. Dans tous les cas j’étais plutôt satisfait de savoir que quelqu’un comme Madame James nous représentait au Sénat, j’imaginais qu’elle prendrait toujours les meilleures décisions et c’était plus facile d’avoir confiance en quelqu’un qu’on connaissant personnellement. Pour ce qui était de sa soeur et d’Aaron Phoebe désirait qu’ils n’aillent pas trop vite histoire qu’elle ait le temps de se préparer à ce qui pourrait arriver.

Oui enfin je comprends bien ton père, je crois que le jour où Rose aura un copain je ne m’en remettrai pas non plus. Et puis avoir un enfant ça veut dire que ta fille a eu un rapport sexuel avec un autre homme constatais-je en grimaçant. Non c’est horrible, je le comprends tout à fait affirmais-je d’un air dégouté.

Phoebe sembla heureusement d’apprendre que je préférais être ici que là-bas, j’haussai doucement les épaules tout en songeant qu’à la base j’y étais allé pour rendre service à ma soeur et pas pour mon propre plaisir. Certes c’était un boulot sympa et très gratifiant humainement parlant, on en ressortait avec une très bonne estime de soi, mais je n’avais pas honte à affirmer que je préférais mon petit confort personnel et passer du temps avec ma famille. Je baissais ensuite mon regard vers ma fille qui s’agréait adroitement à ma jambe en me racontant ce qu’elle avait mangé hier à la cantine. Je me baissais pour l’attraper et la portais jusqu’à moi pour éviter qu’elle ne gigote dans tous les sens.

Est-ce que papa à le droit d’aller prendre une douche ? Interrogeais-je ma fille qui s’empressa de me demander si je devais reprendre l’avion pour ça. Non je vais juste dans la salle de bain, j’en ai pour cinq minutes et après on pourra jouer tous les deux affirmais-je en lui désignant notre pièce à eau du doigt tandis qu’elle semblait réfléchir très sérieusement à la question.

J’esquissais un léger sourire quand Nate m’assura qu’il pouvait parfaitement se mettre à la place de mon père et comprendre ses motivations. Il n’imaginait pas du tout notre fille dans le futur avec un garçon et encore moins devenir maman à son tour étant donné que cela signifierait qu’elle aurait couché avec un homme. Je grimaçais légèrement à mon tour en pensant que c’était bien trop tôt pour y songer, Rose avait à peine trois ans alors je ne voulais pas me précipiter dans un avenir aussi lointain. Dans tous les cas j’étais convaincue que je ne serais jamais aussi réfractaire que mon père à propos des futurs petits-copains de Rose, je l’avais vécu alors je n’avais pas l’intention de reproduire le même schéma avec mon propre enfant. Elle aurait bien droit de fréquenter qui elle veut dans la limite du raisonnable, son seul obstacle risquait d’être son paternel qui risquait d’avoir un mal de chien à couper le cordon tant il était proche de notre enfant.

Beurk, je n’ai pas trop envie de l’imaginer maintenant... Elle n’a que trois ans. Me plaignis-je. J’espère juste que tu ne seras pas aussi intolérant que mon père. Ajoutais-je en le toisant.

Après quoi mon mari attrapa notre bambin dans ses bras pour lui demander la permission d’aller se douche, cette dernière ne fut cependant pas rassurée par la demande de son père et fut quelque peu effrayée à l’idée qu’il ne reparte prendre l’avion. Nate s’empressa donc de la rassurer en lui promettant qu’il n’irait pas plus loin que la salle de bain et qu’il allait se dépêcher pour pouvoir revenir vite afin de jouer avec elle. Après un petit temps de réflexion, Rose accepta le deal et déposa ses lèvres sur la joue de son père avant de tendre les bras vers moi. Je réceptionnais adroitement mon bébé et l’embrassais tendrement dans le cou tandis qu’elle surveillait son père du coin de l’œil jusqu’au moment où il ferma la porte de la salle de bain.

Pendant que Nath se débarbouillait, je décidais de mettre un dessin animé afin d’occuper Rose et me glissais à ses côtés tandis qu’elle se blottissait contre moi en me demandant toutes les secondes si « papa » avait bientôt terminé. Heureusement l’intéressé rouvrit enfin la porte de la salle de bain quelques temps plus tard et Rose s’empressa d’aller le tirer vers sa chambre pour jouer à je ne sais quoi de « super rigolo ». J’esquissais un léger sourire en pensant que j’étais vraiment heureuse de quoi Rose aussi attachée à son père et aussi ravie à l’idée de pouvoir passer de nouveau du temps à ses côtés. Je ne me sentais pas mise de côté, j’appréciais vraiment leur relation et je voulais qu’elle dure le plus longtemps possible.